marc-fouquet-brand
  • L’écrivain
  • Les livres
  • Actualités
  • Contact

KOLKHOZE, d’Emmanuel Carrère, P.O.L 2025. Prix Médicis.

16 décembre 2025Mes coups de cœurMarc

Cette nuit-là, rassemblés tous les trois autour de notre mère, nous avons pour la dernière fois fait kolkhoze

Avec Kolkhoze, un des meilleurs livres de la rentrée littéraire, Emmanuel Carrère, intimiste, nous livre sa riche fresque familiale, tissée dans l’histoire passée et récente de la Russie. Une belle écriture qui vous tient haletant de bout en bout. Un texte qui se transcende au fil des pages. Génial et émouvant !

Ce qu’en dit la critique

« (…) Kolkhoze s’ouvre sur l’hommage de la nation rendu à Hélène Carrère d’Encausse aux Invalides, cette célèbre historienne de la Russie, devenue secrétaire perpétuel de l’Académie française de 1999 à 2023. Jouant avec le réel tel un conteur, Emmanuel Carrère dessine le portrait contrasté d’une femme issue d’une lignée d’aristocrates russes par sa mère et d’exilés géorgiens par son père. Surmontant la pauvreté des Russes blancs, Hélène fait preuve très tôt de grandes facultés d’adaptation. Sans manifester la moindre inquiétude, la fillette part seule en vacances à cinq ans dans une famille de la bonne bourgeoisie protestante. Soucieuse de reconnaissance, elle étudie avec passion pour se hisser au plus haut sommet, effacer la douloureuse figure d’un père collabo, probablement fusillé à la Libération. Son mariage avec un de ses camarades de Sciences Po se déroule dans le rite orthodoxe à l’église de la rue Daru. Si en 1978 son best-seller l’Empire éclaté prédit (…). » Regards protestants.

Paraphrasons l’excellent commentaire de Dominique Briand : « (…) Il est permis de dire que Kolkhoze est un roman comme le sont les Mémoires de Saint-Simon, à ce détail près que les personnages y portent leur nom véritable. Cette référence n’est d’ailleurs pas gratuite, ne serait-ce qu’en raison de la place accordée aux généalogies et de l’art du portrait qui se déploie au fil des pages (d’une méchanceté jubilatoire : voir Michel Baroin ou Jean Dutourd habillés pour l’hiver). (…) » Culture Tops.

À propos de la rencontre d’un jeune bourgeois bordelais…

« Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, un jeune bourgeois bordelais rencontre une jeune fille pauvre, apatride, fille d’une aristocrate germano-russe ruinée et d’un Géorgien bipolaire, disparu et certainement fusillé à la Libération. Il devine, en l’épousant, qu’il s’engage dans tout autre chose que l’union paisible avec la jeune bourgeoise bordelaise à laquelle il était promis. Mais il n’imagine pas à quel point, ni quel destin romanesque et quelle somme d’épreuves l’attendent au cours des soixante-et-onze ans de son mariage avec Hélène Zourabichvili, qui deviendra sous son nom à lui, Carrère d’Encausse, spécialiste internationalement reconnue de la Russie. » Radio France – Les midis de culture.

Extraits : pages 283, 347.

Mai 1968. « (…) Ma mère revenait de ses visites aux Sciences Po avec des anecdotes burlesques, et déclarait tout cela « du plus grand comique. » Ce dédain railleur, que partageait le maître en titre, ne tenait pas seulement à ce que ma mère était de droite, mais aussi à ce qu’elle suivait avec beaucoup plus d’attention l’évènement à ses yeux beaucoup plus considérable qu’était le printemps de Prague. Depuis le mois de janvier, le réformateur Alexander Dubcek cherchait à imposer en Tchécoslovaquie ce qu’il appelait le « socialisme à visage humain » – une formule diplomatique pour ne pas provoquer l’Union soviétique en prononçant le mot « démocratie, » mais c’est bien de cela qu’il s’agissait : liberté de la presse, liberté d’expression, liberté de circulation, économie décentralisée, en somme le commencement de la fin du point de vue du stalinisme tardif qu’incarnait Leonid Brejnev. Pour ma mère, c’était cela l’important : le combat risqué des Tchèques pour la liberté, pas le chahut d’enfants gâtés des étudiants français. (…) »

« Mon grand-père, Georges Zourabichvili, a vécu en paria et il mort en paria. Il n’a jamais trouvé de place dans la société française. Il s’y sentait invisible, négligeable – comme un immigré arabe de la première génération dont il avait le teint mat, la petite moustache, la fierté bafouée. Quand il prenait le métro avec sa fille, il aurait voulu lui montrer un visage glorieux, pas celui d’un pauvre homme noyé dans la foule, qui porte des vêtements de pauvre et ne peut payer que des vêtements de pauvre à ses enfants. Assise à côté de lui, la petite Hélène serrait fort sa main pour le consoler, lui dire qu’à ses yeux au moins il était un homme puissant, un homme que les autres regardent et ne bousculent pas sans le voir. (…) »

Commentaires du site L’écrivain des passions

Je lis, toujours avec un grand intérêt, les livres d’Emmanuel Carrère. Mais Kolkhoze a été pour moi une révélation : celle d’un travail absolu de vérité. J’ai été ému par le texte tissé avec les fils de l’histoire de la famille Carrère d’Encausse, la Russie et la France. Sous la puissance de la plume d’Emmanuel Carrère, j’ai redécouvert les ressorts profonds d’une Russie que j’avais rencontrée à plusieurs reprises dans les années 90, alors que je mettais en œuvre des accords universitaires entre Bordeaux et Saint Pétersbourg, sous le regard passionné de Dimitri Georges Lavroff.

Marc Fouquet

Mes livres

Le voile opaque des secrets
Spirale du mal
Le crépuscule des papillons
Abraham une voix de paix au Moyen Orient
Le trésor convoité de l’ordre du temple

Contact

Copyright Marc Fouquet © 2020 i mentions legales
Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site web. Si vous continuez à utiliser ce site, nous supposerons que vous en êtes satisfait.Ok