Avec La putain du Califat, Sara Daniel et Benoît Kanabus, nous offrent un récit poignant qui retrace la montée du fondamentalisme islamique et le sort des chrétiens d’Orient. En ouvrant ses colonnes à la terrible histoire de Marie, vendue et revendue treize fois comme esclave sexuelle, Le site L’écrivain des passions, comme il l’a fait avec Spirale du mal[1], met en valeur ce témoignage sur une horreur d’un siècle déboussolé. À l’heure où des petites filles voilées, enveloppées par des adultes dans un islam radical, peuvent se permettre de visiter notre Assemblée Nationale, temple de la démocratie, il est bon de rappeler quelques terribles vérités !
Ce qu’en dit l’éditeur en quatrième de couverture
Vendue et revendue treize fois comme esclave, Marie confie son histoire. Elle a exigé que tout soit raconté, que rien ne soit omis. Son récit bouleversant est celui d’une chrétienne capturée par les djihadistes qui refuse de se laisser briser par la bestialité des hommes.
De Qaraqosh en Irak à Raqqa en Syrie, le parcours de Marie dessine la géographie de l’État Islamique (Daech). Et sa théologie : tous les péchés des hommes se sont incarnés dans son corps de femme… Il montre les exactions commises au nom de la charia et oblige à voir comment les fondamentalistes, qui n’ont d’yeux que pour les vierges du paradis, transforment les femmes en putains.
Extraits : pages 43, 146, 147
« Une bête est venue au monde ce jour-là, al-Qaïda en Irak, qui grossira, toujours plus sauvage, toujours plus dévoreuse d’hommes, et muera jusqu’à ce que pousse sur son dos une seconde tête hideuse, exigeant des hommes qu’ils se prosternent devant elle et son nom d’État Islamique. »
« Dès qu’ils arrivent à la maison, la femme d’Abou Khalid, une libanaise, enferme Marie à double tour dans une pièce dont elle confisque la clef en fixant les termes du marché : c’est elle ou moi ordure ! Épuisée en quelques jours par les scènes et les insultes de sa chère et tendre, l’Allemand se résout à se rembourser de cet investissement inutile en vendant la chrétienne (Marie) au plus grand marchand d’esclaves de la ville. »
« Si quelqu’un à Raqqa veut acquérir une sabiya ou l’échanger, Abou Staif est l’homme de la situation. Dans un hangar exclusivement réservé à la vente des filles, il entrepose trente femmes, qui se renouvelle au gré des ventes. Au-dessus des matelas jetés sur le sol, il y a des anneaux pour les attacher : on peut essayer avant d’acheter. Marie m’a dit qu’après Loaï, c’est celui qui lui a infligé les pires souffrances. Elle oubliait qu’elle m’avait déjà déclaré cela à propos du vieil imam. »
Commentaire du site L’écrivain des passions
J’ai rencontré Benoît Kanabus au Salon du Livre du Périgord Vert à Lempzours, ancienne commanderie de l’Ordre du temple. Le coauteur est ancien chercheur du Fonds National Belge de la Recherche Scientifique (FNRS), professeur invité dans plusieurs universités et il a vécu la bataille de Mossoul aux côtés des chrétiens.
Sara Daniel, coautrice, est grande reporter, puis en devient le chef du service étranger de l’Obs. Elle a couvert l’Afghanistan, puis l’Irak où elle interroge Omar Hadid, un des auteurs des premières décapitations d’otages et le frère d’armes d’Abou Moussab al-Zarqaoui. En 2006, elle obtient le prix Louis Hachette pour son article GI’s dans l’enfer irakien. Au Pakistan, fin 2008, elle rencontre l’un des talibans responsable du guet-apens contre les soldats français en Afghanistan, à Uzbin.
Autant dire que ce livre est extrêmement renseigné. Pour reprendre le commentaire de Femme Actuelle, que je partage pleinement : « Ce récit poignant propose une réflexion profonde sur la religion, la foi et Dieu, qui interroge l’islam comme la chrétienté. »
[1] Spirale du mal, un thriller politique de Marc Fouquet, aux éditions Maïa, 2023.
