RÉPARER LES VIVANTS, de Maylis de Kerangal – Gallimard, Collection Verticales – 2013.
Toulonnaise, Maylis de Kerangal a passé son enfance au Havre. Elle fait ses débuts chez Gallimard jeunesse et, en 2000, elle publie successivement : Je marche sous un ciel de traîne, La Vie voyageuse, Ni fleurs, ni couronnes et Dans les rapides. Parallèlement elle crée les éditions du Baron Perché, spécialisée en littérature de jeunesse, et pour laquelle elle travaille jusqu’en 2008. Cette même année, elle remporte le prix Médicis et Femina pour son roman Corniche Kennedy. Plusieurs prix littéraires viennent récompenser son œuvre, puis elle publie Réparer les vivants. Elle reçoit le Grand Prix RTL Lire.
L’histoire nous est résumée par un extractum de la quatrième de couverture.
« Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps. »
Réparer les vivants est le roman est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d’accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège de ses affects et le symbole de l’amour.
Ce qu’en dit Katell Quillévéré qui a adapté le best-seller sur grand écran.
« Je tenais à une structure circulaire : un jeune garçon meurt mais, grâce à son coeur, une femme vit. Cette femme, jouée par Anne Dorval, hérite du coeur amoureux de Simon. J’ai éprouvé le besoin de développer, malgré les réticences de Maylis, la vie de cette femme. Je ne voulais pas qu’elle soit définie uniquement comme la mère de garçons. D’autant que, après 50 ans, les enjeux sentimentaux sont hyper cruciaux. Ce sont des questions liées à la greffe : qu’est-ce qu’on s’autorise à vivre après une telle opération ? »
Un très beau livre duquel on ne s’extrait que lorsque on en a terminé la lecture. À noter : une écriture à la fois dense et légère, faite de (très) longues phrases captant l’attention.